Eveil Nomade

De Sangri La auX gorges du saut du Tigre :

La ville est devenue célèbre après avoir été évoquée dans un livre de James Hilton, et elle très touristique suite à une grande propagande typiquement chinoise… Nous retrouvons ici 2 couples de cyclos français qui nous avaient doublés peu après Litang : eux ont fait la totalité du parcours ! Ils s’amusent de nos allures poussiéreuses, nous offrent des glaces pour nous retaper et une bonne adresse où loger !

Nous visitons rapidement les petites ruelles touristiques du centre ville, refaites « à l’ancienne » après qu’un incendie ait tout ravagé en 2014…C’est joli mais ça sonne faux et on ne traîne pas.

Nous repartons chargés de provisions en direction des gorges du Saut du Tigre plus au sud.Nous sommes toujours à 3000 m mais nous apprécions les changements de paysage : l’architecture des maisons, la multitude de séchoirs à foin, les cochons les forêts de pin… Nous passons le village de Baishuitai sans nous arrêter aux célèbres vasques (payantes bien sûr) et voyons une femme à l’entrée d’un boui boui très affairée à enlever les oeufs de mouches d’un gros morceau de viande à l’aide d’un cure dent…Pas très rassurant sur la viande qu’on consomme dans ce genre d’établissement !

Eric est encore touché par des crises d’algies : nous faisons de petites journées mais trouvons de beaux bivouacs. Le relief est bien marqué, nous ne manquons plus de souffle mais ça reste bien physique !

En traversant le village d’Haba nous sommes invités à dormir dans une famille. Curieux, nous sautons sur l’occasion. Nous suivons la voiture de notre généreux hôte dans une redoutable « petite » montée. Tiago se donne à fond pour suivre, Lilou aussi jusqu’à ce qu’elle voit la seconde partie de cette montée…Quand à nous, nous ferons de notre mieux ! Nous rejoignons enfin le petit village et la grande maison dont une partie est un hôtel en cours de construction. C’est dans l’une des chambres de ce futur hôtel que nous sommes invités à dormir. C’est du grand confort !

Les enfants jouent avec le fils de 9 ans de notre hôte (nous n’avons pas noté son nom…). Nous sommes aussi invités à nous joindre à eux pour le repas. Il y a toute la famille, du fils à l’arrière grand-mère. Ils nous offrent la meilleure place autour du poêle mais nous sommes assez étonnés de les voir s’installer autour de la télé (énorme) pour manger…Nous pensions échanger pendant le repas ! En même temps on ne peut pas dire qu’il y ai vraiment de place : il n’y a pas de grande table mais quelques petits tabourets et une minuscule table basse. La télé offre un sacré contraste avec le reste très spartiate de la pièce. On nous offre une soupe d’épaisses pâtes mélangées à de la verdure d’origine inconnue Nous avons aussi droit à quelques morceaux de poulet mariné dans un jus de gingembre et d’un fruit inconnu, très bon : c’est un luxe qu’ils nous réservent. Comme partout en Chine, il n’y a pas de dessert. Ils mangent vraiment très vite et nous avons l’impression de lambiner en attendant que les enfants finissent leur bol. Mais pas de souci, ils nous sourient et nous offrent le thé. Le lendemain nous partons tôt et nous ne pourrons  saluer que les grands parents : c’est une semaine fériée très spéciale en Chine et le reste de la famille en profite pour dormir plus tard.

Les gorges du Saut du Tigre :

Le lendemain nous atteignons, enfin, le gorges du saut du Tigre après une chouette descente de 1000 mètres de dénivelée! Malheureusement il pleuvine et des nuages bouchent la vue. C’est franchement décevant de ne pas voir ces montagnes qui culminent à 5000 mètres ! Nous rejoignons une guest house au milieu des gorges alors que la pluie redouble d’intensité. L’idée est de rester là pour visiter les gorges en rando, espérons qu’il fera beau !

C’est le cas ! Après quelques brumes matinales les sommets se dégagent et nous faisons une superbe randonnée, le chemin passant en corniche loin au-dessus des gorges, avec une magnifique vue sur les sommets environnants. Le lendemain on réitère ça en allant au fond des gorges et en passant par des échelles : ils sont loin des normes de sécurité européenne, on descend 30 mètres sur une échelle verticale sans aucune protection…Au fond des gorges le spectacle du remous des eaux est fascinant, monumental, d’une rare violence !

Après ces 2 jours de rando, nous repartons à vélo. Un éboulement énorme a eu lieu dans la nuit et le tractopelle peine à dégager la route des monstrueux blocs de roche. Après avoir attendu un peu nous réussissons à nous faufiler, c’est l’avantage des vélos ! Mais nous devons nous arrêter peu de temps après pour une crevaison…

Après avoir admiré encore un peu les gorges nous sortons et rejoignons une route à grosse circulation. Aucun plaisir à rouler ici, nous devons rester constamment vigilants, mais ça ne suffit pas : Lilou se colle trop à la barrière de sécurité et perd l’équilibre. Depuis que le Followme a lâché je la tracte avec une corde et le temps que les cris d’Eric m’arrêtent, elle a déjà bien raclé le sol. Une sacrée peur avec la circulation qu’il y a, heureusement qu’Eric était derrière !

Quand à la fin du parcours jusqu’à Lijiang, il n’y a pas grand-chose à en dire, si ce n’est qu’il y a beaucoup trop de circulation, un gros col passé sans soucis et quelques arnaques qui nous donnent envie d’aller voir ailleurs… !

En route pour le Laos : Kunming la maudite !

Nous ne traînons pas à Lijiang, nos visas expirent dans 5 jours et nous ne savons pas vraiment si nous pourrons enchaîner les bus jusqu’au Laos. Nous prenons un premier bus jusqu’à Kunming. Mais il tombe en panne et nous devons attendre qu’un autre bus vienne nous récupérer. Avec ça nous arrivons plus tard que prévu a Kunming : il est 18h, il pleut et la nuit ne va pas tarder…Les premiers hôtels que nous sollicitons nous envoient balader : ils n’acceptent pas les étrangers. OK, on va trouver plus loin…mais la nuit tombe, la pluie redouble et nous nous perdons complétement, nous sommes en périphérie de la ville et il n’y a pas d’hôtel…Nous trouvons finalement une rue plus animée qui doit mener vers le centre, mais les hôtels que nous trouvons nous envoient encore balader : gros ras le bol, les enfants n’en peuvent plus et craquent tour à tour…

On commence à envisager de se cacher sous une bâche en attendant le jour. Vers 10h un gars nous prend en pitié et cherche pour nous un hôtel. Après plusieurs essais il en trouve un mais en voyant que nous sommes des étrangers le propriétaire commence par refuser ! Il voit bien que nous sommes à vélo avec des gamins mais ils s’en fout ! Grâce à notre « sauveur » qui donne son nom pour l’enregistrement nous aurons le droit d’y passer la nuit à condition de partir avant 8h le lendemain et de prendre 2 chambres histoire qu’il gagne un peu d’argent…Bon on paye et on se casse dans les temps le lendemain sans merci ni au revoir.

Nous devons traverser toute la ville pour rejoindre la gare routière sud, d’où partent les bus pour le Laos. Bien sûr il pleut. C’est un sacré défi pour Lilou qui est autonome : je ne peux pas l’aider avec une corde en ville, mais elle tient bien le coup. Arrivés à la gare il n’est pas question de passer une nuit de plus à Kunming : on prend le premier bus qui part au Laos : ce sera pour Luang Prabang, plus au sud que prévu mais tant pis ! 25 heures de bus couchette, on a toute la « banquette » arrière » pour nous 4, ça secoue bien mais c’est sympa.