Eveil Nomade

La vallée de la Spiti à vélo

Pour envisager de faire cette vallée, nous devons zapper la montée au col de Kuzum La… Et nous le faisons sans regrets ce coup ci : la piste est terriblement défoncée, elle emprunte très régulièrement des lits de torrents actifs. Nous en aurions dégoûté nos enfants du vélo… !!!

Départ au col de Kuzum la :

Arrivés au col nous récupérons nos montures et allons passer notre dernière nuit en haute altitude (le col est à 4500 m), parce qu’à partir de maintenant on va essentiellement descendre…(Ce qui ne nous empêchera pas de faire encore pas mal de dénivelée tous les jours…).

Nous attaquons la descente avec plaisir, content d’avoir retrouvé les paysages de haute altitude. La piste n’est pas trop mauvaise et il y a beaucoup moins de circulation qu’avant. Nous rejoignons le village Losar à midi. Repas de momos au mouton. Puis nous poursuivons notre descente dans la vallée, au pied de monumentales parois rocheuses. Nous nous arrêtons après un dernier baisse et monte dans un très beau coin de bivouac sous le regard immuable de montagnes faisant penser à d’énormes châteaux.

La piste descend en douceur la vallée, nous passons plusieurs baisse et monte chaque fois qu’un affluent rejoint la Spiti. Puis nous rejoignons le goudron en arrivant face au monastère de Key, très photogénique mais nous manquons un peu de soleil…

A Kaza pour faire les permis :

Après quoi nous filons sans fatigue jusqu’à Kaza. La ville est poussiéreuse et pas vraiment jolie, mais nous devons nous y arrêter pour faire les permis (Une partie de la Spiti passe très près de la Chine et est soumise à autorisation). Nous peinons à trouver un logement correct pas trop cher, la ville étant bâtie sur une forte pente… Nous finissons dans la petite chambre d’un homestay où l’on s’entasse tant bien que mal. Après avoir enlevé nos chaussures pour rentrer, le propriétaire nous demande d’enlever aussi les chaussettes…Il va être temps de se laver! Nous dénichons un bon boui boui, où nous reviendrons pour tous nos repas !

Nous consacrons donc une journée pour les formalités administratives et courrons dans toute la ville pour faire des photos d’identité (il en faut 3 chacun) et les photocopies des formulaires. Nous arrivons dans le bureau des permis juste après l’ouverture (10 h du matin) et sommes les premiers à donner notre dossier…Heureusement car le minuscule bureau sera vite envahi de demandeurs. Encore de la paperasse et il faut moins de deux heures pour récupérer nos permis !

De Kaza à Reckong Péo :

Nous repartons le lendemain avec un temps maussade. Petite journée de vélo, nous nous arrêtons à peine 20 km après Kaza et posons un bivouac sous le monastère de Dankhar… Nous n’avons pas eu le courage d’y monter à vélo et voulons juste y faire un tour à pied. Nous nous relayons pour garder les vélos. Partis au hasard des sentiers qu’on devine de loin, nous ferons une chouette rando en boucle jusqu’au village, en passant par les falaises. Les enfants apprécient de crapahuter dans les rochers, il faudrait faire ça plus souvent !

Nous continuons la route : de plus en plus encaissée, elle traverse des villages verdoyants, plantés de pommiers et surplombés par des montagnes complètement arides. Nous peinons à trouver un bivouac : les places à peu près plates se font rares en dehors des villages, et il ne faut pas oublier d’anticiper des réserves en eau…

Aujourd’hui nous voulons juste nous rapprocher du pied du col. A midi nous sommes rejoints par 2 cyclos italiens en tandem qui voyagent depuis 4 ans en Asie et Océanie ! Nous passons un bon moment ensemble dans un petit boui boui, les échanges en italien sont quand même plus faciles qu’avec l’anglais !

Nous partons faire notre dernier col. Les lacets s’enchaînent plus ou moins raides. Nous avons 900 mètres de dénivelée à passer, mais nous sommes en forme et montons régulièrement. Sur la fin Tiago s’énerve et il nous largue… Dans sa mauvaise humeur il ne s’arrête plus et nous sommes bien forcés de suivre ! Nous ferons donc la quasi totalité des 900 mètres dans la matinée, un record pour nous ! Un bon repas apaise les esprits et nous finissons rapidement les derniers mètres de montée. Nous pouvons remplir la vache à eau dans un torrent et trouvons un beau coin de bivouac au dessus du village de Nako.

Après Nako la route plonge franchement, vertigineuse. Malheureusement elle se transforme à nouveau en piste en raison de travaux. Cette piste est étroite, mauvaise, et littéralement à flanc de falaise, pas question de faire de mauvais pas… Gare aux bourrasques de vent ! Après Khab la route remonte et ne laisse aucune possibilité de bivouac…Aussi quand nous arrivons au pied de Pooh, nous n’avons pas vraiment le choix : il faut monter rejoindre ce village pour y dormir dans un hôtel… 200 m de dénivelée le soir.

La suite alterne zone de goudron et zone en travaux où l’asphalte a été retiré pour l’élargissement de la route. Pour les bivouacs c’est pas gagné gagné : à droite la montagne en pente raide et à gauche une pente non mois raide jusqu’à la rivière… Quelques portions donnent vraiment des vues impressionnantes et nous retrouvons des sapins. Le soir nous nous posons au bord d’un chemin étroit qui descend en lacets à la rivière, dans la nuit quelques blocs roulent sur le chemin non loin de la tente…

Dernier étape de 27km qui s’achève par une montée pour rejoindre le haut de la ville de Reckong Péo nous coupons la grimpette par un pause dans un petit dahba : thali et omelette pour reprendre des forces. Le cuisinier se fait prendre avec plaisir en photo !

Cette étape marque la fin du vélo, pour nous il est temps de mettre le cap sur Delhi nous avons beaucoup de choses à préparer avant de partir pour le Canada.

Pour commencer nous prenons un bus pour Shimla : une fois les vélos attachés sur le toit nous partons pour 9h de bus qui se transformeront en 10h30…Très inconfortable : pour gagner de la place il y a 5 sièges sur la largeur du bus au lieu des 4 habituels et les rangées sont très serrées les unes aux autres, on s’assied donc de biais bien serrés…La route descend encore pas mal et nous retrouvons énormément de pins et autres résineux. Enfin nous arrivons à Shimla, mais il est 17h passés et la gare routière est loin en dessous de la ville… 300 mètres de dénivelée alors qu’on a qu’une envie : se reposer ! Shimla est construite au milieu des pins, c’est très agréable et c’est ici que les hindoux viennent trouver le frais de la montagne durant les fortes chaleurs qui précèdent la mousson ; la conséquence pour nous c’est que tous les hôtels sont complets ! Et comme toute la ville est construite avec une forte pente, la recherche prend des allure de galère. Alors qu’on envisageait de retourner à la gare prendre un bus de nuit, nous trouvons enfin une chambre à prix d’or…Il était temps, les enfants sont crevés.

Au matin nous allons à la gare de bus pour enchaîner vers Delhi. Mais on nous explique que les billets de bus ne peuvent être achetés qu’une demi heure avant le départ. Ce n’est pas très rassurant, il va falloir jouer des coudes à la dernière minute. En attendant il faut occuper une longue après midi. Nous faisons connaissance avec un indien du Pendjab, un agent de sécurité de 68 ans, qui nous raconte avoir toujours fait beaucoup de vélo. On tue le temps en regardant les singes et en faisant un peu d’école.

Enfin l’heure arrive et Eric file acheter les billets. Il revient un quart d’heure plus tard : tout est complet, y compris pour les bus qui partent plus tard dans la soirée ! La nuit tombe et on est franchement dégoûtés : comment est ce que ça peut être complet alors qu’on nous a refusé la vente des billets plus tôt dans la journée ? On nous expliquera plus tard que les indiens réservent les places via internet…Nous pouvons toutefois acheter des billets pour le lendemain. En attendant la nuit tombe et il n’est pas question de retourner chercher un hôtel en ville : nous dégotons une place suffisante entre les résineux, sous la gare, pour planter le tipi ! Nous y attendrons une bonne partie de la journée en bricolant les vélos ou en préparant la suite de l’école. Le soir nous chargeons notre matos dans les soutes d’un gros bus où nous passerons la nuit (une mauvaise nuit) jusqu’à Delhi. Là nous posons tout dans un hôtel proche de l’aéroport pour préparer notre départ.

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