Eveil Nomade

Fin du monde à vélo et en randos !

De Rio Grande à Ushuaia, au bout de la terre de feu :

Nous nous arrachons difficilement au confort de la super maison de Graziela, heureusement que c’est pas toujours aussi confortable, sans quoi on irait vraiment moins vite… Le vent est de sortie comme nous mais reste tolérable, la route qui coupe depuis le « camping » est fermée et nous devons faire une grande boucle de 10 km pour rejoindre la route qui part pour Ushuaïa. C’est circulant et le bas côté n’est pas goudronné nous nous retrouvons donc fréquemment à faire de la piste… Le temps est couvert sans plus, mais à midi à peine le repas fini, nous prenons un orage de grêle court mais suffisant pour nous faire masser le cuir et transformer une belle terre sèche en boue collante. Vers 15 heures nous posons les vélos pour aller voire l’Atlantique sud, arrivés sur la plage, surprise, un manchot de Magellan se promène seul et se laisse approcher. Le temps de profiter du spectacle nous décidons de dormir là.

Ici le coefficient de marée est fort, et au matin la mer semble avoir tout bonnement disparu à l’horizon. Alors que nous plions un gars qui revient de la pêche à pied nous offre un gros sac de facturas, ces pâtisseries très prisées en Argentine, en nous disant que c’est pour aider à vélo ! Nous arrivons à Tolhuin en fin de matinée, on refait quelques provisions et passons par l’inévitable boulangerie « La Union » : nous en entendons parler depuis la Bolivie ! En fait c’est un établissement énorme qui propose un impressionnant choix de douceurs et qui accueille tous les cyclovoyageurs ! Mais il est encore tôt et sachant que la météo va se dégrader demain nous préférons poursuivre… Finalement le temps n’est pas si terrible (nous devions avoir un fort vent de face) et nous avançons tranquillement. En fait nous avons le temps (nous avons 2 semaines avant de prendre l’avion), et nous décidons de nous arrêter assez tôt au bord du lac Escondido, dans un très joli coin de bivouac.

Dernière grimpette, dernier col avant Ushuaïa : le col « Garibaldi ». C’est plus une montée qu’un col (on est arrivés si vite en haut que nous n’étions pas bien sûrs d’avoir fini…!), mais c’est le dernier endroit où nous franchisons la cordillère des Andes. Finalement le mauvais temps nous a rattrapé : la montée se fait sous une petite pluie pénible et à la descente ça dégénère franchement… Le vent nous fouette de face et la pluie redouble, il fait 7 petits degrés. Un temps de bout du monde… Les enfants sont toujours impressionnants, ils tiennent le coup sans râler, même si tout le monde est bien d’accord pour s’arrêter de pédaler à midi et demi. De toute façon nous n’aurions pas pu manger dans ces conditions ! Nous passons l’après midi à lire bien au chaud dans les duvets ! La pluie n’a pas cessé de la nuit et au matin un flaque s’est formée sous le tapis de sol de Tiago (le sol de la tente n’est plus étanche…) , son duvet est trempé. Avec ça, il faut renfiler des vêtements et des chaussures mouillés…

Nous ne sommes plus très loin d’Ushuaia, le soleil est revenu et la route passe entre de belles montagnes, vivement qu’on aille se balader ! A midi nous pouvons faire sécher toutes nos affaires. Nous arrivons finalement à Ushuaïa et nous nous posons dans l’unique camping, à 10km du centre et 200 mètres plus haut (pas très pratique pour aller faire des courses!).

Ushuaia :

Le Programme c’est de faire un maximum de randos, malheureusement il est prévu de la pluie tous les jours pour cette première semaine (et il fait froid : 7 degrés mouillés…), nous essayerons de profiter des journées les moins pluvieuses… Nous ne pouvons donc rien faire de très engagé mais nous ne faisons plaisir quand même.

Pour notre seule journée ensoleillée, nous faisons une rando au glacier Vincinguero, en passant par une tourbière. Nous trouvons qu’il y a quand même un peu trop de randonneurs,nous ne sommes pas habitués à partager les beaux paysage avec une foule…!

Nous faisons aussi une balade sur la route côtière, le sentier qui suit est censé être fermé, un panneau indique textuellement :  « nous détruisons ce chemin pour construire un route ». Après une courte hésitation, nous passons la barrière et avançons… Les arbres marqués pour être coupés se trouvent décorés de dessins d’enfants affirmant leur envie de préserver ces beaux arbres, qui on mis tant de temps à grandir en luttant contre le vent austral. Du coup il n’y a presque personne pour braver l’interdiction et nous profitons seuls de la balade ! Nous finissons par laisser nos vélo pour poursuivre dans les rochers à pied. Il y a quelques averses, le ciel noir roule au dessus du canal de beagle et le vent souffle fort.

Nous prenons aussi le temps de descendre à Ushuaïa pour voir le port où les énormes bateaux de croisière font escale. En ville de ci, de là, nous voyons différents panneaux qui rappellent à tous que les Malouines sont Argentines ! La rancœur de voir les britanniques jouer dans leur jardin semble encore présente par ici. Nous profitons de la ville pour faire des courses, c’est là que nous faisons une rencontre des plus intéressantes : une famille française avec trois enfants qui voyage depuis quatre ans en voilier (eloradipartire.canalblog.com). Nous accrochons tout de suite et décidons de passer prendre le café au bateau et de parler un peu voyage… Le café fait dans une vrai cafetière par une italienne me tire un sourire de félicité ! Les enfants ne tardent pas à faire une belle équipe. Nous, nous bavardons voyage et voilier cela nous mets des idées plein la tête des fois qu’on en manque… On se donne rendez vous pour une balade tous ensemble jusqu’au glacier Martial. La rando en elle même n’est pas très intéressante mais la compagnie nous fait oublier la foule qui se presse ici ! Nous parlons encore beaucoup et en apprenons aussi sur l’impacte du tourisme de masse en Antarctique : au port d’Ushuaïa les paquebots de croisière se relaient, d’énormes bateaux de plus 2000 personnes qui passent par l’Antarctique et au moyen de bateaux plus petits, débarquent leur cohorte d « aventuriers » sur la banquise ; les compagnie établissent entre elles un roulement interdisant quasi de-facto l’accès à des gens qui font l’effort d’y aller avec des moyens plus modestes.

Parc national de la Terre de feu :

Nous laissons le camping pour aller passer trois jours au Parc National Tierra del fuego. Le beau temps est de retour, ici nous passons notre temps à vérifier cette fichu météo. Au péage, nous avons toujours du mal à encaisser la double tarification et encore plus à payer pour nos enfants six fois ce que payent des enfants argentins !

Le camping est très agréable, nous y croisons plusieurs familles de camping caristes françaises. Nous commençons par une agréable balade côtière, sans suivre le chemin qui reste dans la forêt, mais en passant par les rochers…Cette côte sauvage est très belle.

Puis nous faisons la grosse rando du coin : le Cerro Guanaco, une grosse grimpette bien raide de 900mt avec un passage dans une tourbière boueuse où nous devons chercher un chemin pour ne pas en avoir jusqu’aux oreilles !

Par contre là haut, où nous sommes quasiment les premiers, le spectacle est purement magnifique : une vue sur les énormes montagnes blanches du parc chilien voisin, le canal de Beagel et l’île Navarino au fond, vraiment super !

Après tout ça, il est temps de se préparer pour l’avion, nous avons réservé un Airbnb pour y démonter et empaqueter les vélos. On trouve facilement carton, scotche et cellophane. On a beau être rodés on y passe pas mal de temps tout de même. Le 6 mars, nous disons au revoir à la terre de feu, depuis l’avion nous profitons une dernier fois des montagnes et du canal de Beagel.

2 reflexions sur “Fin du monde à vélo et en randos !

  1. Patrick Vajda

    salut la famille Murino, profitez bien, ici c est le dawa, le bordel, ne soyez pas trop pressé de rentrer si vos moyens vous le permette, même la spéléo ce n est pas autorisé, on a le droit de se promener près de chez soi, brièvement, et de flipper, bises à tous
    Patrick

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