Eveil Nomade

De moab a hanksville : de belles rencontres et d’extraordinaires paysages

De moab a Blanding :

J1 :

Nous n’avons pas quitté Moab, que Tiago se plaint que c’est dur aujourd’hui…Par acquis de conscience, nous vérifions que ses freins ne bloquent pas la roue et découvrons que la roue arrière ne roule plus du tout… Tu m’étonnes qu’il ai trouvé ça dur ! Eric démonte tout mais apparemment le problème vient du moyeu que nous avions fait réparer 2 jours plus tôt… Bon il y a un magasin de vélo juste à côté et ils peuvent apparemment régler le problème : c’est l’axe même du moyeu pas remplacé l’autre jour, il est bien usé et les billes coincent dessus, il y a plus qu’à espérer que le facture ne sera pas trop salée et attendre. 2 heures plus tard le problème est réglé, la facture est salée et le soleil bien haut… Nous repartons en plein cagnard pour une looooongue montée. Très mauvaise idée, ça, de pédaler entre midi et 15 heures, on arrive cuits et recuits dans la petite aire de repos ombragée et on a du mal à envisager d’en repartir (nous étions passés par là à l’aller et ils nous avaient accordé du bout des lèvres le droit de planter notre tente). Mais la gestionnaire nous reconnaît et nous rappelant qu’on ne peut planter notre tente, elle propose que l’on dorme directement sous l’abri des tables : c’est encore mieux, nous n’aurons pas à monter tout le camp !

J2 :

Pas grand-chose à dire, on s’organise juste pour ne pas rejouer les saucisses au barbecue aujourd’hui : on part tôt et nous prévoyons de faire l’école à midi. La montée se poursuit, et la chaleur nous rattrape rapidement.

J3 :

Nous n’avons pas finis de démonter le camp que nous voyons passer des cyclos : on les interpelle et nous faisons connaissance avec Yohan et la petite Yuna, 3 ans, qui voyage en remorque. La maman ne nous a pas entendu et elle part loin devant… avant de revenir inquiète de ne plus voir sa petite famille. Ils sont franco-japonais et nous avons forcément plein de choses à partager ! Nous repartons ensemble, nous allons au même rythme, nous battant contre un violent vent de face. Mais nous nous arrêtons plus tôt le soir, les enfants sont fatigués et eux veulent tirer jusqu’à Blanding…

J4 :

Nous les retrouvons le lendemain pour une journée de pause (réparation vélo et matelas et recharge de course)… avant de nous enfoncer dans le désert.

Les enfants apprécient de passer du temps avec la petite Yuna, surtout Lilou qui lui apprend à faire des « potions » ! On échange nos trucs de cyclos, nos coups de cœur et nos recettes ! N’allant pas au même rythme, nous ne ferons pas la route ensemble mais nous les reverrons sûrement, ils filent aussi vers l’Amérique du sud !

J5 :

Nous débutons la route 95 (la route vélo N° 70) qui traverse le désert sur 200 km sans ravitos jusqu’à Hanksville. On est chargés à bloc en bouffe et en eau (30 kg d’eau pour seulement 2 jours d’autonomie : nous savons que nous pourrons nous recharger au National Bridge Monument puis à Hite).

Dès le début nous apprécions la très faible circulation et l’étendue à perte de vue du semi désert. Les sommets rocheux forment des vagues donnant l’impression d’évoluer dans un immense océan et les collines formées par d’énormes dunes de couches de sable pétrifié, aux couleurs variées et au orientations tourmentées sont un régal pour les yeux. Nous trouvons un bon bivouac à coté d’un ancien village des indiens Annasazi, où les enfants s’amusent bien.

J6 :

Nous passons le col avant de redescendre sur le National Bridge Monument. C’est un détour, mais ça semble valoir le coup et puis on pourra se recharger en eau. Nous arrivons à midi et rencontrons Claire, Benoît et leurs trois enfants. Français, ils ont aménagé une petite voiture pour passer 3 mois ici. Nous décidons de manger ensemble dans la prochaine aire de pique-nique et passons un excellent moment : ils partagent la même philosophie de vie que nous et nous ne voyons pas le temps passer… Nous repartons en milieu d’après midi avec une quinzaine de km à faire impérativement pour ressortir du parc… Nous faisons cette boucle en stoppant aux différents points de vue : la rivière a percé ses méandres en différents points, les voûtes créées se sont agrandies par des effondrements successifs. L’un d’eux est le second plus long pont naturel du monde, les paysages  sont magnifiques. Mais pédaler si tard, même si on évite les plus fortes chaleurs, ne convient pas aux enfants qui ont déjà brûlé leurs watts pour la journée… Nous finissons le tour, rechargeons notre eau au visiteur center et trouvons un bivouac peu après la sortie du parc.

J7 :

Nous remontons jusqu’à la jonction avec la route 95 et nous engageons dans une descente de rêve : assez pentue pour ne pas avoir besoin de pédaler et assez douce pour ne pas avoir à freiner ! Le tout avec le silence du désert rarement interrompu par la circulation. Il ne reste plus qu’à admirer le paysage, vraiment fantastique : un canyon blanc très sinueux serpente sous la route qui est surplombée par un canyon rouge, régulièrement ponctué par d’impressionnants monolithes et des butes témoins magnifiques, reléguant monument valley loin derrière !

Le tout sans fatigue, nous passons 63 km. Nous trouvons une place plate au sommet d’une petite bute nous offrant coucher et lever de soleil magnifique sur ces exceptionnels horizons.

J8 :

La descente continue et le spectacle se poursuit. nous rejoignons Hite pour refaire nos réserves en eau, on a tendance à boire pas mal… Bien que les décors restent une succession de différentes formes rocheuses et de canyons, nous sommes sans cesse émerveillés par les prodiges de la nature. Nous remontons sur la route et plongeons jusqu’au pont qui enjambe le Colorado, là le fleuve devient lac Powel. La remontée est plus dure, nous voilà de nouveau chargés à bloc en eau, soit environ 33kg de plus ! Les premières rampes ne  vont pas trop mal, puis on sue pas mal dans un coup de cul d’un Km et demi à près de 8 %, ensuite c’est reparti pour la « Senic Byway 95 ». La route monte en pente douce, à peine plus de 1 % mais de façon continue, elle suit le lit d’un ruisseau à sec entre les paroies rouges d’un canyon qui nous enferme dans son étreinte torride. Un motard s’arrête et nous offre deux litres d’eau que nous buvons dans la foulée, elle est bien moins chaude que la nôstre (nous consommons généralement l’eau à température ambiante et il fait plus de 40°… . Le soir nous nous posons sous l’abri d’une aire de pic nique. Pas de montage et de démontage de tente c’est toujours ça.

J9 :

La route poursuit selon sa pente douce, puis le canyon laisse place à des dunes de sable et nous retrouvons des pentes plus fortes. De bosse en bosse nous arrivons sur un plateau désertique avec juste quelque rares arbustes type toundra, un petit air de Mongolie, les chameaux en moins. Le regard porte loin, nous avançons un bon moment avant de revoir des reliefs, nous campons 3km avant Hankville sur la hauteur pour profiter une fois de plus des lumières du crépuscule et de l’aurore.

J10

Nous descendons à Hanksville, une fois au camping nous attaquons nos routines : courses, douches, lessive, recharge des batteries… Il est toujours très difficile de dire ce que nous avons préféré ou trouvé le plus beau, mais ce qui est sûr c’est que si on devait faire un Top 5 des plus belle routes, la « Senic BY WAY 95 » serait incontestablement du nombre.

Une réflexion au sujet de “De moab a hanksville : de belles rencontres et d’extraordinaires paysages

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.