Eveil Nomade

De Cafayate à La Rioja, un itinéraire tout doux !

Cafayate

Cafayate, là on décide un bonne pause, de toute façon on a du retard dans trop de domaines : impressions pour l’école, couture, réparations en tous genres et remettre tente et sacoches percées en mode étanche avant la Patagonie… Nous devons aussi renouveler vêtements et chaussures trop petits ou usés au-delà du raisonnable, cela ne nous dérange pas de passer pour des clochards mais des fois on atteint des extrêmes… Et surtout nous avons une grande envie de cuisiner : le riz et les pâtes, on commence à saturer sévère… Nous trouvons un petit camping proche du centre, la plus grande difficulté est de s’organiser avec les horaires des magasins fermés entre 13h et 18h !

Cafayate est une petite ville bien agréable, ce n’est pas la haute saison mais il y a tout de même un peu de monde, on profite des commerces à proximité pour se faire un bon asado et on trouve un glacier qui maîtrise son domaine pour notre grand plaisir !

Les journées restent bien pleines, comme à chaque « pause » nous n’arrivons pas à tout faire mais l’envie de repartir est là, on finira plus tard.

De Cafayate à Belen :

Après réflexion il nous reste suffisamment de temps avant notre rendez-vous Workaway au Chili, nous modifions donc notre destination et troquons Tucuman par La Rioja. Nous garderons donc aussi la 40 quelque temps, repasserons par Bélen et un itinéraire déjà fait ; mais en 9 ans les choses changent, de plus nous ne sommes pas non plus à la même saison. La piste que nous avions suivie est désormais asphaltée et des ponts enjambent les lits des rivières à sec remplaçant les gués où nous avions eu beaucoup d’eau en automne.

A la sortie de Cafayate il y a encore de nombreuses vignes, elles se font plus rares par la suite bien que nous soyons encore sur la route des vins. Les paysages ne sont plus grandioses ici, mais restent bien agréables, les montagnes sont loin et ne nous écrasent pas de leur masse. Nous descendons une vallée large à la végétation toujours aride, arbres épineux et cactus ne varient guère. A la faveur d’un replat, une zone humide laisse pousser quelques herbes plus grasses où paissent vaches et chevaux, hors de ces endroit c’est le territoire des chèvres et des ânes.

Nous observons deux jours durant, un important incendie consommer les flancs d’une montagne, sans que rien ne semble fait pour l’arrêter… Mais après réflexion il n’y a ici aucune réserve d’eau qui permettrait une quelconque lutte de toute façon difficile sur ces pentes.

Nous avançons bien, les étapes s’allongent : le goudron enlève de l’aventure et de l’authenticité mais faut reconnaître que ça roule vraiment bien, chaque coup de pédale est efficace ! Nous faisons plus de 55 km jour, performance inimaginable pour nous sur de la piste.

A Belen petite pose au camping municipal, la piscine est vide et les installations sanitaires bien délabrées, mais peu importe, nous sommes seuls en ce début de printemps et avons là tout l’espace nécessaire pour renforcer le tapis de sol de la tente, précaution indispensable avant la Patagonie qui est désormais à seulement un mois. En fin d’après midi de notre second jour nous voyons arriver deux Pino : c’est Richard, Nathalie, Lucas et Martin (roulezdoudous) ! Incroyable, nous ne pensions pas les revoir avant la carratera australe ! Les enfants sont ravis et les parents aussi, nous nous croisons pour la troisième fois mais ce coup là, nous allons pouvoir faire un bout de route ensemble, une journée avant que nos itinéraires ne diffèrent un peu une nouvelle fois.

Belen à La Rioja :

Jusqu’à Londres (pas en Angleterre…) on grimpe un peu mais rien de méchant après par contre une petit brise de face nous rafraîchit (nous pédalons sous 45°) mais elle nous freine aussi. Nous nous arrêtons avant nos compagnons à l’ombre d’un arbre épineux : les enfants ne peuvent pas tenir le rythme des adultes, même bien chargés ! Nous montons rapidement la tente pour nous mettre à l’abri des moucherons, un chiffon humide laissé dehors est rapidement couvert d’abeille venues se désaltérer, ce ne doit pas être souvent qu’elles ont de l’eau dans ce semi-désert.

Le lendemain nous nous levons sous un ciel nuageux et rapidement un vent de face complique les choses. A midi tout le ciel est couvert, nous trouvons un bivouac en début d’après midi et nous arrêtons là en espérant que le vent ira souffler ailleurs demain… En fin d’après midi il se met même à pleuvoir…

Au matin,c’est pas mieux : une seconde journée face à un vent violent, nous avançons seulement d’une trentaine de kilomètres le nez dans le guidon (et en râlant).

Troisième jour venteux mais un peu moins fort, nous passons par Aimogasta faire un peu de ravito, puis par Villa-Mazon dernier ravito sûr en eau avant la Rioja à 90 km. En fin d’après midi, nous plantons le tipi derrière une des nombreuses oliveraies, avec un bon vent qui balaye finalement le ciel plombé qui nous couvre depuis trois jours. Demain nous prendrons la 10 ce n’est pas l’itinéraire le plus court mais avec ce vent nous avons choisi l’option avec le moins de dénivelé. Décidément le temps n’est pas avec nous, au matin les nuages sont de retour, mais heureusement le vent s’est calmé ! Nous avançons bien mais retrouvons aussi de la circulation. Les bas cotés n’étant pas asphaltés, ce n’est pas confortable. Côté paysage cela ne varie guère, par contre avec le printemps pas mal de cactus sont en fleurs.

La Rioja – Mendoza :

Nous arrivons enfin à La Rioja, à partir de là nous avons décidé de faire un grand zap : d’abord parce qu’on a déjà pédalé la partie jusqu’à Mendoza et puis parce qu’on n’a pas le temps de tout faire si on veut être à la bonne saison en Patagonie … ! L’idée est d’aller en bus à Mendoza puis Santiago de Chile et enfin Puerto Monte qui marque le début de la carratera australe.. A La Rioja c’est donc à la gare de bus que nous allons : moi pas confiant du tout ici, c’est pas simple de mettre un vélo dans un bus, alors quatre… Gaëlle est plus sereine, ça fait une moyenne ! Nous faisons le tour des comptoirs : il n’y a que 2 compagnies qui prennent les vélos, mais dans les deux cas c’est si il y a de la place… Le hic c’est que les bus ici ont deux étages : beaucoup de passagers et pas beaucoup de soute… Premier départ à 23h30 et beaucoup de places sont déjà occupées, du coup on ne va pas attendre toute la nuit pour risquer de se faire refouler..On tentera celui de 7h20.

Nous allons planter la tente à la Station YPF, c’est pratique sauf pour fermer l’œil avant deux heures du mat : très lumineux et extrêmement bruyant, du coup avec le réveil à 5h, la nuit est courte ! De retour à la gare nous mettons toute les chances de notre côté : on démonte au mieux et attendons le bus, mais lorsqu’il arrive de Tucuman, changement de discours : «  les vélos oui mais avec des billets d’encomienda »  en plus les soutes sont déjà bien pleines. On discute, on insiste, mais rien à faire le chauffeur est inflexible et nous regardons le bus repartir. Bon nous envisageons de tout remanier et d’envoyer les vélos en encomienda jusqu’à Bariloche on va pas galérer trois fois comme ça, mais nous voulions passer par Mendoza pour y acheter du matos pour remplacer et le prix pour Bariloche nous calme un peu aussi. Avant de prendre une décision nous décidons de tenter notre chance avec le bus de 10h50. Le bus arrive avec 40 minutes de retard mais là les chauffeurs sont très sympas : ils téléphonent au siège de la compagnie (El Rapido) et proposent même de nous arranger jusqu’à Santiago mais là on le sent pas : changement à Mendoza avec les billets payés si les vélos ne passent pas, bof. On ne joue pas et ils nous prennent avec tout notre tas de sacoches et les quatre vélos. Il nous demande le prix d’un passager pour les quatre vélos 1880 Pesos, mais au moment de payer nous disent qu’il faut aider les voyageurs et nous prennent que 800 ! Comme quoi pas de règles, si la compagnie ne refuse pas catégoriquement les vélos, tout dépend des chauffeurs donc de notre chance du moment !

8 heures plus tard nous arrivons à Mendoza de nuit, les enfants sont crevés, on remonte les vélos et direction le camping du parc. Traverser de Mendoza à 22h, la ville est bien réveillée, les gens sont dehors, ce n’est vraiment pas les mêmes rythmes que chez nous. Le camping n’est qu’à 8 kilomètres et 150 mètres plus hauts mais les enfants sont à bout et c’est difficilement que nous arrivons devant un portail fermé (il est plus de 23h)!!! Heureusement à force de faire du bruit une dame arrive et nous pouvons nous installer, quand nous nous couchons il est minuit nous sommes debout depuis 5 h, on n’a pas besoin de berceuse.

Le camping est fidèle à nos souvenirs, très spacieux et confortable bien que délabré mais cela ne nous gène pas. Seul défaut : toujours pas de wifi, décidément on misère avec internet.

Là, nous devons remettre à niveau les vélos, les chaînes sont mortes et plusieurs bricoles demandent à être réglées. La tente et les sacoches ont encore quelques trous qui doivent être recollés, on doit même pouvoir trouver un peu de couture à faire.

Nous laissons les enfants surveiller le camp seuls pour leur plus grand plaisir, nous nous redescendons faire les courses et l’internet à Mendoza, à vélo à vide ça envoie pas mal, en fin de journée on a fait 30 km sans rien sentir !

En semaine le camping est pour ainsi dire à nous, samedi deux trois personnes mais le dimanche c’est full : un feu réglementaire sur chaque barbecue et des kilos de viandes pour nourrir des grandes familles avec plein de gamins qui courent  partout !

Le marathon des courses continue, nous laissons les enfants le temps d’aller faire nos courses une fois de plus avec un lot de devoirs histoire de gagner du temps… bon il semblerait que ça chauffe à Santiago : état d’urgence et couvre feu… Du coup plus trop sûr de passer par là, le souci c’est qu’on comptait bien y faire quelques emplettes aussi. Il va falloir se débrouiller ici mais même si il y a beaucoup de chose à Mendoza on n’a pas le même choix, et les tarifs du matos technique ne nous font pas rigoler, mais alors pas du tout !

Du coup on arpente la ville d’un magasin à un autre, heureusement que la ville est très agréable ! Elle a subi de gros dégâts suite à un tremblement de terre il y a quelques décennies, et a depuis été rebâtie avec de larges rues et des avenues généreusement arborées. Nous pédalons à l’ombre dans l’air embaumé par les jasmins en fleur, les maison sont égayées par de magnifiques amaryllis en pleine terre ou par des tonnelle de bougainvilliers éclatants ! A côté de ça, si la majorité des voitures sont récentes, on voie facilement des Renault 12, 504 Peugeot, Fiat 127 et autres véhicules de la même époque…. !

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