Eveil Nomade

Passage de la frontière Chili-Argentine entre O’Higgins et El Chalten :

De O Higgins à El Chalten : le plus éprouvant passage de frontière du voyage !

Finalement nous attendrons quatre nuits à Villa O’Higgins. Nous devions partir jeudi, mais la veille au soir on nous annonce que c’est annulé, ce sera peut être pour le lendemain…C’est à nouveau annulé et avec cette attente nous avons du mal à nous organiser. Puis on nous dit que les rafales de vents sont trop fortes et que le port sera fermé jusqu’à dimanche. Bon, du coup Gaëlle file faire une rando au dessus d’O’ Higgins. Et puis nous décidons de quitter le camping et d’aller bivouaquer plus loin, si l’attente dure ça va nous coûter cher cette blague ! Mais le port serait peut être rouvert samedi matin. Nous devons faire de nombreux voyages en attendant la confirmation d’un bateau qui ne partira finalement que samedi soir (rafale en dessous de 30 nœuds)! Ce n’est pas idéal mais tant pis, on ne va pas le louper ! Le départ est annoncé par la compagnie « Robinson crusoé » qui a un bateau légèrement plus gros que l’autre compagnie. Cela nous arrange car ce sont les seuls à nous avoir consenti une remise pour les enfants, du coup, bien que pratiquant des prix plus élevés, ils sont moins chers pour nous ! Avec cette attente, les cyclos se sont sérieusement accumulés : à l’embarquement c’est bateau plein : 20 vélos sont chargés !

Nous traversons le lac O’Higgins avec de beaux points de vue sur les montagnes colorées qui entourent ce « fjord » lacustre. Nous débarquons 1h45 plus tard et attaquons la montée jusqu’aux carabiñeros qui gèrent les formalités immigration. Un km bien dur sur piste de graviers ronds, pourris, non compactés avec de fortes pentes… Devant le bâtiment d’immigration, il y a un parking… à vélo ! Pas de voiture par ici !!! Une fois les formalités faites, le chef nous donne une mauvaise nouvelle : c’est un parc national et il n’est pas permis de camper avant l’aérodrome… Trop loin pour nous à 20h, nous redescendons, dégoûtés, jusqu’au port et au camping alors que la plupart des cyclos poursuivent…

Au matin on repart sur cette piste pourrie qui nous rappelle la Peru divide. Les pentes sont trop raides sur ces graviers et nous poussons beaucoup sur les 6 premiers kilomètres (500 m de dénivelée!). Nous savions que ce serait dur et prenons notre mal en patience, les cyclos qui passent par là sont normalement beaucoup plus légers que nous…Nous finissons ces 16 premiers kilomètres en début d’après midi. Les deux couples de cyclos qui avaient choisi de rester aussi au camping arrivent en même temps que nous, mais enchaînent courageusement la suite…Nous préferons nous arrêter ici : la piste chilienne se transforme en sentier de montagne côté argentin et c’est là que les choses se corsent ! Nous nous arrêtons dans une clairière, 250 mètres après la ligne de frontière et profitons de cette belle après midi ensoleillée !

Nous devons maintenant passer par un sentier de montagne, 6km en plein no man’s land, pas grand chose sur le papier…Mais avec nos chargements ça relève carrément de l’aventure ! D’ailleurs les enfants ne s’y trompent pas, très excités, ils attaquent les difficultés avec une énergie d’enfer ! Et des difficultés, il y en a à chaque virage : passer au dessus d’un tronc d’arbre, traversée des dizaines de ruisseaux (glacés!), des montes-baisses pleins de racines, des sections où le chemin s’encaisse étroitement, des champs de boue…Il faut porter la remorque, faire des aller retour réguliers avec les sacoches avant qui n’arrêtent pas de s’arracher. Les enfants arrivent à gérer leurs propres vélos, et s’éclatent à fond dans les portions descendantes. Nous devons quand même les aider à passer certains ruisseaux. On est bien contents de le faire dans ce sens, la montée aurait été infernale ! On mettra 6h, dont une de pause, pour faire les 6 km jusqu’au lago del desierto et l’immigration argentine. Conclusion : c’était drôle à faire une fois, pour un passage de frontière, mais notre équipement n’est clairement pas adapté au single track !

Nous campons au bord du lac Desierto et sommes récompensés de nos efforts par une très chouette vue sur le Fitz roy au matin !

Du lago Desierto à El Chalten :

Nous prenons un drôle de catamaran pour traverser le lac Desierto. Nous avons une vue formidable sur les glaciers qui le surplombent et de belles montagnes colorées. Par contre le Fitz Roy a disparu dans les nuages.

Après cette petite traversée de 45 minutes, nous débarquons sur une piste plutôt bonne. Qu’est ce que ça parait facile de pouvoir pédaler ! Malheureusement les nuages se massent et bouchent la vue.Nous prenons quelques petites averses, nous qui espérions avoir laissé les nuages au Chili…

Au soir nous trouvons un magnifique bivouac au pied des montagnes qui sont à nouveau dégagées. C’est immense, il n’y a pas de barrière et une vue grandiose à 380°, vive l’Argentine !

Le lendemain, il ne nous faut qu’une petite demi journée pour rejoindre El Chalten, avec le soleil et toujours de superbes paysages…!Nous restons quelques jours pour randonner au pied du Fitz Roy…Que du bonheur !

 

2 reflexions sur “Passage de la frontière Chili-Argentine entre O’Higgins et El Chalten :

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