Eveil Nomade

Les contreforts du Tibet : 2em partie ! (du Sichuan au Yunnan)

Kangding : première étape vers les hautes montagnes !

Nous prenons un bus et passons un journée à Kangding, 2500 m, pour visiter et s’acclimater doucement à l’altitude. Une balade devait nous conduire à un point haut surplombant la ville et nous procurant une vue sur les haut sommets alentour (il y a par là un sommet à 7000 m mais nous ne ferons qu’apercevoir un tout petit bout entre les nuages) ; mais nous nous perdons dans les collines hors chemin finissons par évoluer à crapotons sous les buissons, nous redescendons un peut déçus…

Le soir la place de Kangding s’anime : une personne fait tourner deux grosses toupies les relançant sans cesse à l’aide d’un fouet. A la nuit tombante lorsque les collines s’allument d’étoiles et d’une lune artificielle, des gens de toutes classes sociales et de tous âges se rassemblent pour danser, ils semblent tous suivre les mêmes mouvements mais nous n’arrivons pas à identifier le meneur… !

Litang 4014 m : cette fois on est haut.

Nous restons également une journée ici avant d’attaquer des col à plus de 4500… Une visite au monastère avec ses innombrables statuettes de différents bouddhas et ses draperies aux couleurs vives. Tiago s’inquiète du « gâchis » que constituent les offrandes de fruits , mais un moine fait approcher Lilou et lui offre une pomme ! On peut donc imaginer qu’il n’y pas de perte …

Une petite rando au dessus de la ville nous porte à 4400 m, là une tibétaine vient à notre rencontre, lorsque nous lui demandons par gestes si le troupeaux de yacks est à elle, comme pour certifier par l’affirmative elle nous montre sa fronde.

 

Nous devons refaire le plein d’essence pour le réchaud mais en Chine il est extrêmement difficile de s’en procurer : les stations refusent systématiquement de nous ravitailler et les officines de mécanique ou autres susceptibles de nous dépanner refusent, certainement par crainte d’avoir des problèmes (il y a ici de très nombreux policiers et un réseau de caméras de vidéo surveillance conséquent même en campagne et dans les petites villes). Heureusement un tibétain de l’hôtel accepte de nous siphonner deux litres de sa moto, sans cela nous n’aurions pas pu repartir !

Nous prenons la route en direction de Xiangcheng, les choses sérieuses commencent.

Nous montons un premier col raisonnable (4200 m) les enfants assurent bien. Nous remontons une rivière les paysages prennent de plus en plus d’ampleur. Entre les zones humides, la rivière, la route et le relief il n’est pas évident de trouver un endroit plat pour la tente, nous devons quelque fois pousser au-delà des limites de Tiago mais il s’accroche bien. En haut de chaque col nous ne pouvons éviter les séances photos des chinois qui veulent leur selfie avec l’étranger à vélo, ou encore mieux ces enfants aux cheveux clairs…(Lilou garde le sourire mais Tiago se renfrogne de plus en plus…) Le 3ème jour nous passons un col 4600 m, nous faisons la montée par paliers

de 40 à 60 m de dénivelée suivis d’une pose d’une ou deux minutes et on repart. De cette façon Tiago enchaîne les rampes sans souci et Lilou peut aider efficacement Gaëlle. Ils ont tellement la forme que nous enchaînons un second col à 4600 m, mais ce coup ci, arrivés en haut il est grand temps de s’arrêter…Tant pis nous dormirons ici. La nuit est un peu fraîche : 6°, cela reste très supportable. Nous ne sommes pas trop sereins à cause de l’altitude mais tout se passe bien. Il faut seulement composer avec le retour des algies (migraines extrêmement douloureuses) probablement déclenchées par l’altitude, qui mettent Eric hors jeux pendant deux heures, des fois plusieurs fois par jour,,….

La cuisine à cette altitude avec de l’eau qui boue à 85°est particulièrement fastidieuse, afin d’économiser l’essence nous limitons la quantité d’eau de cuisson, du coup les féculents : pâtes et riz gonflent plus qu’autre chose avec un résultat collant ou pas cuit. Nous varions avec des légumes, patates et patates douces et même des soupes de légumes variés. Là encore le temps nécessaire à la cuisson est énorme mais c’est nettement meilleur bien que le poids à transporter s’en ressente.

Le 5ème jour, suivant le même procédé nous franchissons le point culminant de notre voyage à 4708 m ! Les paysages alentour sont grandioses et nous sommes sacrément fiers des enfants. Pour la descente les choses se compliquent : la route est en travaux et s’enfonce dans une étroite vallée qui se transforme en gorge. C’est grandiose et très impressionnant mais il est absolument impossible de planter la tente. La route passe sur une corniche étroite en surplomb de la gorge, la nuit tombe doucement et les enfants sont fatigués. Mais la situation les surexcite et ils tiennent le coup, ricanant pour un rien du moment que ça descend…Il n’y a bien que nous, les parents, pour se demander comment nous allons gérer ça ! Heureusement à 19h, un petit temple bouddhiste va nous servir de refuge pour la nuit. Nous aurons fait 850 m de dénivelée ce jour là, un record pour nous !

Le lendemain la zone de travaux d’élargissement de la route se poursuit sur près de 60 km, le goudron est remplacé par une mauvaise piste avec une circulation de poids lourds importante soulevant de gros nuages de poussière. La poussière nous empêche de profiter des paysages et des changements de végétation. La piste nous ralentit trop, c’est encore plus dur lorsque cela monte et en descente nous devons y aller tout doux pour préserver le matériel.

La route de Xiangsheng à shangri-la est réputée encore plus dure que la précédente et nous abandonnons donc l’idée de poursuivre à vélo : nous prenons un bus, un petit bus où nous avons du mal à rentrer tout notre matos. Dans la bataille nous perdons une pièce indispensable au montage du Follow-Me (le système qui permet de lier le vélo de Lilou à celui de Gaëlle ) cela va considérablement compliquer la suite.

3 reflexions sur “Les contreforts du Tibet : 2em partie ! (du Sichuan au Yunnan)

  1. emilie

    Coucou,

    Courage les artistes, ça n’a pas l’air facile comme étape…
    Eric, tu as de belles lunettes pour cuisiner 😀
    Gros bisous à tous,
    Emilie & Anaïs !

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