Eveil Nomade

USA : Du Montana au Colorado

Le Montana, d’Eureka à Missoula :

Eureka, nous prenons vite nos marques : la langue reste la même, seule la monnaie change. Nous refaisons notre stock de bouffe puis nous profitons d’un bon plan : une aire de camping officieuse sur une pelouse publique dernière le centre d’information…En plus il y a une rivière à côté, les enfants en profitent pour se rafraîchir ! Le soir d’autres cyclos arrivent : la place est connue ! Au matin nous comprenons pourquoi l’herbe est si verte lors de la mise en marche de l’arrosage automatique…Un petit musée sur l’histoire locale des colons intéresse bien les enfants.

On repart direction Missoula en choisissant les routes avec peu de circulation (mais plus de dénivelée). Celle qui nous a conduit depuis la frontière jusqu’à Eureka n’ayant plus d’accotement et une beaucoup trop grosse circulation. Nous avons remarqué que le réseau warmshower était vraiment très étendu aux USA et nous avons décidé d’en profiter pour rencontrer du monde et se doucher un peu plus souvent… Nous faisons ainsi la connaissance de Jim Cossit à Kalispell, une belle rencontre, mais nous sommes franchement dépités de découvrir que l’accent américain est vraiment différent de l’accent anglais… on ne comprend plus rien !!!

Après ça, la route traverse de la forêt, de la forêt et encore de la forêt…Ce n’est pas très varié mais sauvage et reposant. Quelques lacs ponctuent ce paysage sylvestre, et nous avons tendance à oublier que nous avons quitté le Canada ! Nous n’avons aucun souci pour trouver des bivouacs confortables tous les soirs. Nous voyons énormément de cerfs, mais beaucoup d’animaux finissent dans les fossés, victimes de la circulation : les biches payent le plus lourd tribu mais nous voyons également un jeune ours et un couguar, nous aurions préféré les admirer vivants …

A Missoula nous sommes accueillis chez un membre du réseau warmshower qui a consacré sa maison aux voyageurs à vélo : nous sommes une quinzaine de cyclos à profiter de son hospitalité ! Ambiance très décontractée, idéale pour récupérer des infos sur la suite du parcours. Nous plantons le tipi sur la pelouse, il y a 6 autres tentes autour de la nôtre ! Ce sont principalement des Américains et également un couple Germano polonais qui voyage avec une petit de 8 mois.

Pour la suite, nous avons dû faire un choix entre nord (Yellowstone) et sud (désert américain) : impossible pour nous, avec notre rythme de traverser les USA seulement à vélo avec notre visa de 3 mois… Ce sera le sud, en partie pour changer de paysages et pour cesser de devoir gérer les ours (fatigués d’accrocher nos sacoches aux arbres tous les soirs…).

Du coup, nous louons une voiture pour nous rendre 1300 km plus au sud à Grand Junction dans le Colorado. Après un marathon de conduite pour ne louer la voiture que 24h, nous arrivons à 2h du mat et finissons la nuit dans un parc public. Gaëlle et Lilou qui se sont posées sur l’herbe, sont réveillées par les arroseurs automatiques : Lilou bondit comme un ressort, mais Gaëlle doit attendre le troisième passage pour sortir de sa léthargie ! Nous finissons la nuit sur le parking, trop fatigués pour nous occuper de nos duvets mouillés…Avant de rendre la voiture, nous laissons les enfants jouer dans le formidable parc de jeux à côté duquel nous avons dormi.

Colorado, de Monument Colorado à Moab :

A Grand Junction, nous passons deux jours chez un couple de cyclos qui rentre juste d’une tournée à vélo de deux mois en France ! Edd et Maggie sont vraiment formidables et nous accueillent comme des rois en nous offrant un bon repas, plein d’infos et en nous guidant en ville à la recherche de pneus (ceux de Gaëlle sont usés à la corde). Impossible de trouver de bons pneus de cyclotourisme malgré la multitude de magasins de vélos, finalement nous devons les commander. Ed et Maggie nous proposent de nous les apporter au camping dans lequel nous serons le lendemain … !

Notre première visite sera pour Colorado national monument. 700 mètre de dénivelée, Lilou est tellement contente de découvrir ces nouveaux paysages de roches qui promettent d’être un super terrain de jeux, qu’elle part comme une balle sans aide, dans les lacets ! Nous avons du mal à la suivre et elle en est très fière ! Arrivés en haut, un orage ne tarde pas à éclater, on se fait bien tremper et les enfants ronchonnent, mais dès que la pluie s’arrête le soleil nous sèche rapidement. Nous observons de magnifiques formations rocheuses en suivant un canyon d’en haut et des dunes de sable pétrifié. Le soir Edd et Maggie nous rejoignent malgré la pluie pour nous apporter le dessert ! Les pneus ne sont pas encore arrivés et nous convenons de nous retrouver du côté de Grand Junction. Nous nous accordons un journée rando dans le parc avant de poursuivre.

Au camping les enfant sont ravis de rencontrer Amélie, 9 ans : elle est française et sa famille vient de Chambéry ! Ils passent une excellente soirée et elle invite les enfants à une soirée chamalow autour du feu, un grand moment pour eux !

En redescendant sur Fruita nous faisons une halte au musée des Dinosaures : ce petit musée est très pédagogique, de plus nous pouvons observer un laboratoire où des archéologues travaillent, dernière de grandes vitres, sur de véritables pièces.

Nous récupérons nos pneus et partons direction Moab via la route 141 conseillée par nos hôtes : ce choix est excellent, peu de circulation et des paysages superbes : la route passe par un canyon aux énormes parois rouges, une cordée de trois grimpeurs se fait plaisir dans un des magnifiques dièdres. Les collines aux aspects ruiniformes nous projettent dans un décor de western. Au bivouac les enfants trouvent de superbes rochers où se faire des cabanes.

Nous descendons la Westcreek, lors d’une pose nous voyons une gars qui fait tourner du sable dans une bassin conique, le rêve de l’or ne s’est pas encore éteint par ici ! Nous négligeons à tort de remplir nos réserves d’eau dans ce ruisseau limpide, sûrs d’en trouver à Gateway. Mais la ville est semi fantôme et le piscouli des toilettes de la station service nous fait perdre patience. On compte sur la rivière suivante : la Dolores… Lorsque nous la rejoignons, nous déchantons : l’eau est épaisse en sédiments. Nous filtrons tout de même mais pour chaque litre il nous faut nettoyer le filtre…

Et nous arrivons dans une zone minière où l’on extrayait du radium, du vanadium et de l’uranium, certaines zones portent des pancartes signalant la présence possible de produits ou de contenants radioactifs…Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre de l’eau dans la rivière qui traverse la zone, mais on est pas rassurés et on boit du bout des lèvres…On est donc plutôt déshydratés et fatigués en arrivant à Naturita où l’on se charge à mort de réserves en eau !

Nous laissons ensuite la 141 pour la 46 et remontons sur un plateau de buissons bas. Nous plantons le tipi dans ce semi désert, le soleil couchant enflamme les parois derrière nous. Cette nuit à deux reprises nous pouvons entendre les hurlements de groupes de coyotes assez proches. Nous replongeons dans la vallée jusqu’à Paradox, avant de remonter des collines plus boisées. Le 28 août en fin de matinée nous passons nos 10 000 premiers kilomètres !

Nous avons autour de 900 mètres de dénivelée à faire, on ne compte pas les faire d’une seul traite mais une grosse zone de travaux nous contraint à en monter plus de 700 en fin de journée : escortés par une voiture pilote nous ne pouvions pas stopper au milieu. Heureusement en haut de la partie principale de cette montée ( la plus raide ) il y a une source d’eau fraîche vraiment bienvenue. Nous finissons cette montée le lendemain et atteignons près de 2300 mètres. Après ça il n’y a presque plus que de la descente jusqu’à Moab!

En rejoignant la Hw 191 ça circule fort, le bas côté est petit et une bonne partie de celui ci est occupé par une bande vibrante c’est super tendu ! Nous nous arrêtons dans une aire de service indiquée par un cyclo allemand croisé la veille. Malgré une arrivée de bonne heure nous n’en rajoutons pas, il reste encore 25 km pour Moab, inutile d’arriver à la tombée de la nuit. Nous profitons de ce temps pour faire des réparations d’usage : remplacement du zippeur de la charrette, changement de pneu, couture d’un duvet qui sème ses plumes… On a toujours de quoi s’occuper, surtout que ces journées légères sont toujours un bon moment pour faire un peu plus d’école. L’aire de service est adossée à de gros dômes de sable pétrifié où les enfants partent immédiatement en exploration. Le soir lorsque nous montons la tente, surprise le gardien arrive : il n’est pas permis de camper là, heureusement les vélos et les enfants nous ouvrent droit à une dérogation !

30 août nous arrivons à Moab on fait une paire de courses et allons nous poser au camping Slickroc à la sortie de la ville, bien tranquille avec une piscine ! Et cela fera toujours quelque km de moins quand nous repartirons.

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