Eveil Nomade

De Popayan à Pasto, encore de la montagne !

Popayan :

On se repoooose ! On visite aussi un peu la ville : dans le centre, tous les batiments coloniaux ont été repeints à la chaux blanche suite à une puce tropicale particulièrement coriace… C’est bien beau mais pas vraiment représentatif de la ville qui est « normale » dans sa majeur partie, bien que tous les guides parlent de « la ville Blanche » ect.. ; C’est particulièrement marquant pour nous qui avons dû la traverser à vélo…

On se pose pas mal de questions pour la suite, il paraîtrait que la portion entre Popayan et Pasto soit dangereuse, on nous parle de pirates de la route qui s’en prendraient aux cyclos…Mais finalement ces infos seraient périmées : nous rencontrons un gars qui nous met en contact avec une personne qui a une « casa de cyclistas » à El Bordo et nous donne des infos fraîches.

En route :

Nous nous lançons donc sur cette route en nous mettant une seule contrainte : dormir dans un endroit « sûr » tous les soirs…Contrainte qui va s’avérer un peu lourde sur la distance quand même. Nous suivons la panaméricaine, avec pas mal de trafic à proximité de la ville. Rapidement la route prend son profil de croisière, on grimpe… Les enfants assurent bien et il ne fait pas encore trop chaud. A mesure que nous gagnons en hauteur, les montagnes montrent leurs dimensions et ben on a pas fini de grimper ! Nous rallions Rosas en fin d’après midi après une dernière loongue grimpette. On s’offre un petit jus de mûre glacé, on en boirait des litres ! On tourne dans le village pour trouver où s’arrêter. A côté du stade un gars nous dit que nous pouvons camper sur l’herbe contre la clôture, impeccable. A peine posés, des enfants approchent : Lilou oublie vite la fatigue et joue rapidement avec les trois filles. Tiago sera plus lent à bouger mais rejoindra le groupe qui s’est bien étoffé, toutes fatigues envolées ils courent dans tous les sens jusqu’à la nuit.

Une journée dans les pattes et une soirée de jeux, la journée suivante est plus dure malgré la descente… Il fait chaud, on arrive tout de même pas trop tard à El Bordo. Suivant les indications reçues, nous trouvons la maison de Sylvia et Otto, qui nous accueillent très gentiment malgré notre arrivée à l’improviste. Un autre cyclo est également là, un colombien qui part pour une grande boucle vers Ushuaïa, retour par la côte est ! Nous apprenons à faire les Arepas une sorte de galette de mais épaisse avec du riz et nous découvrons « l’agua de panella » beaucoup utilisé ici : c’est un bloc de sucre de canne brute dissous dans de l’eau et parfumé avec du citron ou autre.

Arepas

Le lendemain nous nous chargeons en eau sur les conseils de nos hôtes. Nous allons commencer par une bonne descente que nous payerons cach peu après. En fin de journée nous arrivons au Crucero un hameau où nous pensions nous reposer à l’hôtel…qui est fermé. Nous demandons dans un bouiboui si il y a un autre hôtel ou un endroit pour camper, ils nous proposent leur terrasse : nous dormirons là sans déballer la tente, bercés par le doux ballet des camions, bien en sécurité derrière une large grille…Il faudra attendre le matin pour les pauses pipi !

D’ici deux options nous attendent : à gauche l’ancienne panaméricaine, version conseillée aux cyclos, plus belle paraît il et moins circulante, mais plus chere en dénivelée… Nous décidons de prendre à droite ! Tant pis pour les camions, c’est déjà trop dur sur la route principale…! On ne le regrettera pas du tout. Il y a quand même toujours beaucoup de dénivelée mais les paysages ont bien pris du grade. A Rémolino nous trouvons facilement un bon hébergement où se rincer, on apprécie ! Nous échangeons quelques mots avec un petit groupe de Vénézuéliens qui reviennent de la frontière avec l’équateur où ils ont été refusés faute de papiers ; en temps calme un accord entre les 5 cinq pays bolivariens (Bolivia, Peru, Equador, Colombia, Venezuela) permet aux ressortissants de ces pays d’y voyager facilement, mais avec le flux de migrants qui fuit le Venezuela, les mesures se sont durcies aux frontières. Au matin le réveil est désormais réglé à cinq heures pour profiter de la fraîcheur et le déjeuner est décalé pour profiter au maximum de la fraîcheur ! Le problème c’est qu’après une bonne heures de vélo et 300 mètres de dénivelée on bouffe comme des chancres !

Après une grosse montée le scénario se répète, nous perdons une bonne partie de ce que nous avons péniblement gagné ce soir. Pas de chance, le peu d’hébergemenst vers le pont qui enjambe le rio Juanambu sont tous réservés et il n’est pas question d’aller plus loin ce soir. Heureusement on nous autorise à poser la tente à côté de la station service, une nuit pas très reposante avec l’incessant va et vient des poids lourds.

Dernière étape avant Pasto, nous partons pour Chachagui. C’est certainement cette étape qui est la plus spectaculaire, la route est toute en corniche offrant des vues époustouflantes sur les vallées. En plus, nous sommes dimanche : un peu moins de trafic et plein de cyclistes colombiens qui nous encouragent, si ils n’ont que ce genre de route pour occuper leurs dimanches on comprend pourquoi aucun cycliste étranger n’a encore gagné le tour de Colombie ! Le soir nous trouvons à poser la tente sur le parking d’un hôtel qui a la bonne idée d’être de l’autre côté de la colline : enfin une nuit au calme, appréciable après cette journée où nous avons battu notre record de montée quotidienne 1189 mètres !

La fin jusqu’à Pasto est bien plus urbanisée et il y a vraiment beaucoup de trafic entre les deux villes. Nous finissons le nez dans le guidon avec même une petite averse, mais de ce côté on a eu pas mal de chance.

A Pasto nous trouvons un hôstal grand luxe. C’est au dessus de notre budget habituel, mais de temps en temps se reposer dans un lieu agréable avec un lit chacun et une cuisine à dispo c’est du vrai bonheur ! C’est bien retapé que nous allons repartir pour Ipialès notre dernière étape en Colombie.

La route Popayan Pasto par la nouvelle panaméricaine c’est 249 Km et 5454 mètres de montée cumulée.

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