Eveil Nomade

Huaraz :

A Huaraz nous nous sommes posés pour préparer la suite et mettre à profit la cuisine de l’agréable établissement Jo’s Place, pour se faire des gnocchis et des coccois prena. Nous partons de Huaraz à jour, les niveaux refaits, nous avons entre autre récupéré en poste restante les pneus expédiés depuis la France ; les schwalbe de voyage sont introuvables par ic,i à fortiori en 16 pouces pour la charrette. Nous avons également racheté des chaussettes très chaudes pour les nuits en altitude dans un magasin de matériel technique (Andes Camping, Parque Ginebra) à proximité de la place d’arme. Nous refaisons le plein de vivres : du frais pour les premiers jours et du lyophilisé pour après.

Le dimanche 26 Eric est réveillé en pleine nuit par des secousses : tout le bâtiment tremble pendant 2 minutes à 3h du matin…Le reste de la famille ne se rend compte de rien, pourtant ce tremblement de terre a été enregistré à une magnitude de 8 au nord est du Pérou, en amazonie ! Heureusement , ici, il n’y a aucun dégât…Nous ne sommes pas au points pour réagir rapidement !

En route pour le glacier de Pastoruri :

Nous laissons Huaraz avec la cordillère blanche en toile de fond, 43 km de goudron sans trop de trafic et nous prenons la piste à gauche pour le glacier Pastoruri. La piste n’est vraiment pas terrible : graviers et quelques coups de cul bien raides qui nous mettent les jambes et le souffle à rude épreuve…C’est décidément bien plus dur que la marche à pied ! Il n’y a quasiment plus de trafic, à part les 4 bus aux trois quart vides, affrétés par les agences qui conduisent les touristes au glacier.

Nous arrivons à l’entrée du parc en milieu d’après midi, les bureaux sont déjà fermés. Nous remplissons notre eau dans les sanitaires en espérant qu’elle sera moins ferrugineuses que dans le ruisseau. Une femme qui faisait de la couture se présente comme garde parc : nous devons présenter nos billets avant de pouvoir passer l’entrée pour aller camper. Nous avions pris le pass de 30 jours à Caraz, il est toujours valide, pas de souci. Nous trouvons un très beau bivouac sur fond de grandes montagnes décorées par les Puya Raimondi, avec leurs énormes hampes florales de plusieurs mètres !

Les paysages sont déjà très beaux nous passons à côté de sources gazeuses, les eaux chargées d’oxyde de fer ont « rouillé » la zone. La Piste passe également à côté de peintures rupestres, surprenantes à cette altitude (plus de 4000 mètres). Mais aujourd’hui encore, malgré la rudesse du lieu, il y a quelques familles qui vivent ici dans des toutes petites maisons de pierres couvertes de chaume, sans électricité ni aucun confort… Ils s’occupent principalement de moutons, nous voyons également quelque vaches, chevaux et alpaguas. A près de 4700 m, en voyant la bouille d’un enfant curieux, nous nous demandons quel avenir un gamin peut avoir ici, et si ils ont accès à l’école ?!

Décidément, la mauvaise piste et l’altitude ne font pas bon ménage : nous peinons à faire 18km et 700 m de dénivelée… Nous arrivons bien crevés à la bifurcation du glacier, le paysage est magnifique et nous nous offrons encore une fois un superbe bivouac. Mais à 4750m le froid est mordant la nuit, nous rangeons le filtre à eau et la boîte à œufs dans les duvets, la température tombe à -5° dans la tente… Nos duvets ayant déjà bien vécu, ils sont loin d’être aussi chauds qu’à l’origine, nous enfilons tous nos vêtements mais passons une assez mauvaise nuit, il va falloir s’organiser mieux que ça… !

Avant de poursuivre notre route, nous faisons le détour par le glacier de Pastoruri. Il est tôt et les touristes ne sont pas encore arrivés, on nous demande une nouvelle fois de présenter nos tickets. La ballade n’est pas longue mais à 4900 m le souffle est court dans les montées, surtout pour Lilou, peut être en raison de son petit gabarit ! Le glacier est beau et le paysage alentour très minéral, grandiose. Il y a un bon petit vent, ça caille, on ne traîne pas.

Nous rejoignons le croisement à midi et passons un premier col à 4808m avant une belle descente dans des paysages sauvages immenses ,à partir de là la piste s’arrange un peu. Nous sommes seuls, aucune voiture ne nous doublera sur cette portion de route pendant 2 jours !!! Interdit de se faire mal ici, et nous grinçons des dents quand nos apprentis géologues cassent d’énormes pierres à la recherche de géodes… !

Nous remontons doucement en direction du col suivant, nous ne le passerons pas aujourd’hui, on trouve un joli petit lac pour bivouaquer. Cette fois nous multiplions les chaussettes et doublons les pantalons, et les filles se serrent à 2 dans 2 duvets : c’est nickel, nous dormons beaucoup mieux !

Le matin est marqué par l’inertie des troupes face au froid : nous attendons le soleil pour vraiment bouger. Nous continuons la longue et douce montée vers le second col (a 4869m) dans des paysages toujours aussi grandioses. Tiago est super motivé et nous met la pression pour passer le col avant midi. Il y a un bon petit vent de face glacial, on ne quitte pas les doudounes ni les gants de ski !Après ça on rejoint assez vite la route goudronnée qui nous amène à La Union à travers une vallée de plus en plus encaissée. Presque que de la descente, les kilomètres défilent sans fatigue (et sans photos…!).

A la Union nous cherchons un bus pour Huanuco, la portion de route nous semblant moins intéressante. Il n’y en a pas, il faut prendre une voiture taxi, le prix est correct, on s’embarque rapidement dedans : la route ferme à 14h…Nous ne regrettons absolument pas au vu des portions énormes de travaux qui s’enchaînent. Le conducteur roule beaucoup trop vite sur ces routes à flanc de montagnes, ma casquette est réduite en miette sous le coup du stress, mais nous arrivons bien vivant après 4h de route pour 140 km… !!!

3 reflexions sur “

  1. Virginie, Loris et Titouan LADDE

    C’est toujours un régal de vous suivre !
    Du fin fond de notre Lozère, nous voyageons grâce à vous ! Bise à tous Les 4 !

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